Presse Noëtra Live 83
Big Bang
Aymeric Leroy
2010
Il aura donc fallu près de vingt ans pour boucler l'entreprise d'auto-réhabilitation de Noëtra, formation périgourdine active à la charnière des années soixante-dix et quatre-vingt qui ne se vit jamais donner, en son temps, l'occasion d'immortaliser sa musique (malgré, et ce fut son drame, des contacts avancés mais finalement infructueux avec le label allemand ECM). À sa séparation en 1985, le groupe avait toutefois accumulé une quantité considérable de bandes d'excellente qualité. De six séries d'enregistrements effectuées entre fin 1978 et le printemps 1982 ont été compilés deux CD d'archives bien remplis, Neuf Songes (1992) et Définitivement Bleus (2000).
Il manquait encore, toutefois, un témoignage des trois dernières années d'existence du groupe (qui, après avoir longtemps été un quatuor renforcé de divers invités, venait de devenir quintette avec l'ajout à temps plein du violoniste Pierre Aubert). Cet épilogue nous est fourni par Live 83, mais lui-même est prolongé par Atlas, qui restitue la collaboration en duo entreprise au lendemain de la dissolution de Noëtra, et dans son prolongement direct, par ses deux figures de proue : le guitariste et compositeur Jean Lapouge et l'oboïste et principal soliste Christian Pabœuf.
Live 83 propose un concert de près d'une heure, enregistré "live" (mais sans public) en Dordogne pour l'antenne régionale de Radio-France au printemps 1983. Des cinq morceaux, trois (représentant les trois-quarts du total) nous étaient jusqu'ici inconnus. Au-delà d'enrichir le patrimoine discographique déjà conséquent du groupe, ce répertoire présente l'intérêt unique de comporter une pièce de vingt-deux minutes, format inédit jusque-là pour Noëtra, dépassant de près de dix minutes le plus long morceau des archives de 1978-82. En outre, il présente une configuration instrumentale différente, avec deux solistes - le hautbois et le violon donc - faisant jeu égal, Lapouge lui-même s'abstenant ici de tout chorus, accaparé qu'il est par son rôle de fondation harmonique. Un rôle essentiel en tant que seul instrument polyphonique, mais aussi et surtout de par sa contribution à la dimension atmosphérique tellement unique de Noëtra.
Cette force expressive, hautement évocatrice, relègue au second plan l'exploit technique pourtant remarquable que constitue l'interprétation de cette musique, pour focaliser notre attention sur l'essentiel, autrement dit le message émotionnel, dont les instrumentistes ne sont que le relais, s'effaçant derrière l'essence de leur propos. Même les interventions solistes sont moins des morceaux de bravoure que des effusions sentimentales et lyriques, bien loin de celles que le public des clubs de jazz saluerait de ses applaudissements intempestifs, car ritualisés au point de perdre toute valeur.
Le choix du hautbois et du violon rattache clairement la musique de Noëtra à une tradition européenne, qui la situe dans un cousinage tant avec le rock de chambre anglo-belge du courant Rock In Opposition qu'avec l'épure nordique gracieuse et raffinée du label ECM, avec lesquels les Français partagent une même volonté de dépasser, après l'avoir assimilé, l'héritage afro-américain. Cette esthétique repose notamment sur une primauté de la structure sur l'improvisation, qui peut aller jusqu'à des pièces écrites du début à la fin, à l'exemple du "Voyageur Égaré Se Noie Incognito", dont on connaissait déjà une version mettant en vedette le violon, mais dont le superbe thème est encore mieux mis en valeur, ici, par le hautbois.
Dans les autres morceaux, l'improvisation trouve sa place dans des proportions variables, mais fuyant comme la peste les repères trop prévisibles de l'alternance thème/chorus d'un jazz trop paresseux (dans lequel les parties écrites servent souvent d'excuse fallacieuse à un laisser-aller égocentrique qui est sa seule réelle finalité), Lapouge s'efforce de l'intégrer, jusqu'à rendre le glissement aussi imperceptible que possible pour l'auditeur, dans des structures qui, tout en brouillant cette frontière entre écriture et improvisation, fournissent aussi quelques indices thématiques récurrents (des motifs "fil rouge" en quelque sorte) conférant aux pièces une unité conceptuelle plus facile à percevoir.
Ainsi, les treize minutes de "Jour De Fête" se structurent-elles en deux parties débutant toutes deux par le même thème (joué en harmonie par violon et hautbois accompagné par les arpèges de la guitare et un ostinato de basse sur deux notes), mais conduisant à des phases d'expression soliste fort différentes : la première, assise sur une très belle grille harmonique, met en vedette le violon; la seconde, plus statique, est dominée par le hautbois, et joue davantage sur les variations d'intensité.
D'une manière comparable, "Casablanca" (neuf minutes), après un prélude virtuose et enlevé du duo Lapouge/Pabœuf, expose son motif récurrent, une très belle mélodie de basse (Denis Lefranc) sur fond d'arpèges de guitare, que l'on retrouvera (avec grand plaisir) en fin de morceau, avec entre les deux une suite d'épisodes alternant accalmies intimistes et montées en puissance collectives, marquée par un souci de renouvellement permanent. On retiendra tout particulièrement une superbe mélodie de hautbois, irrésistible invitation au recueillement, dans la seconde moitié.
Et puis il y a donc ce "Long Métrage", placé sur le CD en ouverture (bien que joué en réalité en second lors du concert, après "Casablanca"), dont les quelque vingt-deux minutes, évidemment très contrastées, sont globalement empreintes d'une grande délicatesse : les emportements, épisodiques, restent mesurés, et une certaine solennité est souvent de mise. La phase la plus dense de ses développements, la plus soutenue dans l'intensité et linéaire dans l'accompagnement (ce que l'on remarque d'autant mieux qu'elle succède à une première dizaine de minutes émaillée de fréquentes ruptures de ton), est le chorus de hautbois du troisième quart, porté par une rythmique plutôt jazzy, et qui s'achève, avec le renfort du violon, par un crescendo présentant l'allure trompeuse d'un finale. C'est en réalité le début d'une nouvelle séquence de longueur similaire, méditative et dépouillée (le batteur Daniel Renault en est absent), dans laquelle le violon, mais aussi la flûte à bec, occupent le premier plan. Ce n'est qu'en toute fin de morceau que l'orchestration se densifie à nouveau, pour un finale spectaculaire, polyphonie complexe à l'architecture rythmique impénétrable.
La version de "Forfanterie" qui complète ce programme est assez proche de celle de Définitivement Bleus (ce qui n'a rien de surprenant dans la mesure où c'était l'un des documents les plus tardifs, remontant à moins d'un an avant ce concert), hormis le fait qu'elle se conclut par un solo de batterie (anti démonstratif au possible) au lieu d'un bœuf collectif. On ne s'en réjouit pas moins de retrouver une pièce qui compte parmi les plus réussies de Lapouge, avec son alternance de structures alambiquées et de pauses atmosphériques, de rythmes en cinq et six temps, et bien sûr le hautbois et le violon tenant tour à tour le rôle principal.
Au-delà d'une qualité musicale qui justifie à elle seul sa publication, Live 83 présente aussi le mérite d'émanciper définitivement Noëtra d'une certaine "virtualité", celle du dispositif adopté pour l'enregistrement des bandes 1978-82, qui pouvait l'assimiler à une aventure confinée au studio, voire au local de répétition. En nous donnant à entendre Noëtra partant à la rencontre (même différée) de son public, ce CD (agrémenté d'un très beau texte signé par Christian Gerhards, acousticien et ami du groupe) complète non seulement le legs compositionnel de Lapouge de trois pièces aussi conséquentes qu'essentielles, mais aussi d'une dimension inédite : celle d'un groupe que non seulement on apprécie sur disque, mais que l'on aurait aimé voir et entendre sur scène. Privilège hélas réservé en son temps à un groupe restreint d'initiés, mais dont on espère qu'il séduira, une trentaine d'années plus tard, un public beaucoup plus conséquent.
Quelques mots pour finir sur Atlas, bande datant de 1987 et témoignage, donc, de la continuation post-Noëtra du partenariat entre Jean Lapouge et Christian Pabœuf (sous le nom de Contrejour, qui n'est toutefois pas utilisé ici). Les huit pièces proposées ici présentent des durées homogènes (entre 6 et 8 minutes), détail révélateur dans la mesure où le concept musical s'est fait, lui aussi, plus répétitif, se conformant davantage au schéma jazz d'un thème joué en introduction et en conclusion, avec entre les deux des développements, qui heureusement prennent rarement la forme rébarbative d'une "impro sur grille" convenue. L'instrumentation, le son et le jeu des deux musiciens et l'écriture harmonique et mélodique de Lapouge suffisent à eux seuls à convoquer l'atmosphère caractéristique de Noëtra dans son versant le plus intimiste (le thème sublime de "Delta" par exemple, morceau dans lequel le guitariste s'autorise en outre, par la magie du re-recording, un chorus au lyrisme pudique), mais d'autres passages s'en éloignent résolument (le début de "P.F.", dans lequel Pabœuf officie aux percussions et à la flûte à bec, ou les deux pièces interprétées par Lapouge seul, ou presque, "Solo" - en réalité un duo avec lui-même - et "Marécage", dont l'étrangeté ambiguë flirte de très près avec le silence).
Au total, un document qui s'impose comme un complément naturel à la trilogie Noëtra (dont les deux premiers volumes, notons-le, viennent d'être réédités avec un packaging plus soigné).
Entretien Jean LAPOUGE / NOËTRA
Dans quelles circonstances le concert radiophonique immortalisé sur "Live 83" s'est-il organisé, et en conserves-tu des souvenirs particuliers ?
Michel Grégoire avait une émission hebdomadaire d'une heure sur Radio-France Périgord consacrée à la musique. Il nous avait vus en concert et voulait nous faire jouer en direct. Les techniciens n'ayant pas l'équipement nécessaire sur place, la captation fut réalisée dans un studio local plus adapté, dans les conditions du direct. Nous sommes arrivés à Cubjac dans la matinée, nous sommes installés et avons fait la balance. J'avais donné un conducteur très précis pour chaque morceau à l'ingénieur du son, avec la durée de chaque partie, les solos etc. Et en avant ! Nous avons joué tous les morceaux, une seule fois, sans deuxièmes prises. En fin d'après midi nous avions fini, et Michel est reparti, la bande sous le bras. L'émission a été diffusée très peu de temps après, je crois. Nous étions très préparés et le groupe tournait relativement souvent - un vrai groupe, quoi !
La pièce de résistance du concert s'intitule "Long-Métrage", et comme son titre le suggère, elle oeuvre dans un format inédit pour vous, plus de 20 minutes. Faut-il lire dans le titre une déclaration d'ambition (comme un jeune réalisateur passe au "long" après s'être fait la main sur des "courts") ? Ou est-ce simplement une référence à sa nature "cinématographique", et as-tu composé selon un "scénario" (on perçoit clairement ce qui pourrait être l'équivalent musical de changements de plans ou de scènes), ou celui-ci est-il purement du ressort de l'auditeur ?
"Long Métrage", "Casablanca" et "Jour de Fête" ont été composés tous les trois en 1982, dans une période de désarroi total. Malgré ce que l'on pourrai penser au premier abord, seul "Long Métrage" fait référence au cinéma… Le titre "Casablanca" évoque plutôt mes lectures d'André Gide, "Jour de Fête" est le titre d'un tableau d'Andrew Wyeth, le peintre américain, ou l'on voit une jeune fille noire endimanchée assise sur une chaise avec un regard si triste… Voilà où j'étais en 1982 ! Pour parler plus spécifiquement sur "Long Métrage", son format s'est développé au fil des répétitions. Nous répétions moins qu'avant mais nous avions quand même notre répétition tous les vendredis, et pas question d'y déroger ! Ce qui explique l'implication de tous les instruments vers cette montée émotionnelle qui atteint son paroxysme dans le solo de Christian et sa conclusion aux deux-tiers du morceau… Chaque fois que je l'écoute, son solo me bouleverse. Je n'ai jamais voulu faire un morceau de vingt minutes, mais quand j'ai retranscrit la partition générale pour la Sacem, et me suis rendu compte que le manuscrit faisait 27 pages, j'ai été super fier !!! Ce qui est quand même récurrent dans ma manière de composer, ce sont les juxtapositions de tableaux, les ruptures, avant que je ne me fasse hypnotiser par le format "real book" !… "Long Métrage", c'est un super "Neuf Songes", joué par des musiciens moins nombreux, qui ont moins peur et qui sont devenus des improvisateurs…
On perçoit presque constamment dans la musique de Noëtra une nostalgie, voire une mélancolie, parfaitement personnifiées par le hautbois et le violon, et le pouvoir évocateur très fort des arpèges de guitare. Est-ce révélateur d'un tempérament nostalgique et mélancolique, ou définirais-tu la chose autrement ? On pourrait aussi parler d'un romantisme exacerbé...
"Le pouvoir évocateur très fort des arpèges de guitare" : cette phrase résume à elle seule ce pourquoi je fais de la musique. En 1970/71, quand il est devenu évident que la musique deviendrait le point central de ma vie, j'ai commencé à trouver naturellement les arpèges qui allaient être les points de départ de beaucoup de mes morceaux. Certains d'entre eux étaient déjà très hypnotiques et mélancoliques. Il m'arrivait de les jouer devant mon frère François, en ce temps-là seul public de mes compositions. Je me rappelle très bien le premier jour ou j'ai fait venir un musicien à la maison, c'était un clarinettiste. Je lui ai demandé de jouer une mélodie sur un arpège en boucle, mon frère était dans les parages. J'ai grimpé très haut dans son estime !... La nostalgie ou la mélancolie ne sont pas des sentiments que je recherche forcément. Quelquefois ils s'imposent. Je peux aller très bien et trouver une idée d'outre-tombe; dans ce cas-là, je fonce - c'est mon terrain ! Ce que je demande à une première idée, c'est qu'elle me "remue". Et on me remue plus facilement en mineur…
Après deux CD "studio", celui-ci restitue le Noëtra "scénique". On sait que vous avez relativement peu tourné, a fortiori hors de votre région d'origine. Dirais-tu néanmoins, comme cette excellente prestation le laisse suggérer, que Noétra prenait sur scène une dimension différente, au contact du public, de circonstances exceptionnelles qui amenaient les musiciens à se dépasser ?
La dernière formation de Noëtra (le quintette, 1982-84) est la seule qui ait véritablement tourné. Nous avons même joué au Dunois à Paris ! Nous avions pratiquement réglé tous nos problèmes (fiabilité, équilibre des sons, équipement réduit, etc.). D'après les gens qui nous ont vus à cette époque le groupe était assez impressionnant. Nous avions une série de morceaux parfaitement adaptés et rodés, dont le fameux "Long Métrage". Christian et Pierre maitrisaient leur rôles et se complétaient. La rythmique, elle, savait ce qu'elle avait à faire ! J'entends tout cela maintenant dans le disque. Quand j'ai reçu la copie 19cm/s (le disque, en fait, le master ayant été détruit!) j'ai trouvé le tout inutilisable au point de vouloir refaire tous les morceaux, trois mois plus tard, avec plus de temps et un meilleur mixage. Le résultat s'est révélé encore plus catastrophique à mes yeux. J'avais vraiment la tête dans le gaz !
Le CD en duo avec Christian Paboeuf, "Atlas", quand on le compare à "Hauts Plateaux" de 1993 (où l'on est plus proche des "normes" du jazz), est bien davantage dans le prolongement direct de Noëtra... Ce projet à deux était-il dans votre esprit une extension de Noétra, et/ou un nouveau départ ?
"Atlas" restitue assez bien l'ambiance de nos concerts donnés en 1986/88. Ce son est aussi le résultat de nos recherches instrumentales respectives. Pour Christian, une radicalisation de son travail d'improvisateur et d'ouverture à son penchant naturel au poly-instrumentisme. L'effet de la flûte basse passée dans un octaveur avait quelque chose d'assez spectaculaire, je dois dire ! Plus tard (1988), Christian a commencé l'étude des instruments à lamelles par le carillon, puis il a très vite acheté un vrai vibra. Il est maintenant un vibraphoniste accompli et "scotchant". Quant à moi, j'avais décidé fin 1983 de revoir complètement mon jeu de guitare, et ne plus me cantonner à mon "fameux" jeu d'arpèges. Dans le même temps, mon nouveau statut de prof de guitare me donnait quelques obligations… J'ai appris en vitesse à lire la musique à la guitare (8 heures par jour pendant 6 mois). Plus question de jouer aux doigts, tout au médiator (méthode Berklee, gammes, triades, pentatoniques, tout le truc quoi !). Tout ça, c'est dans "Atlas"… Depuis cette période, Christian et moi avons un rapport à la musique complètement télépathique. On peut jouer dans un tempo, une harmonie, une boucle, un rien, changer sans avertir : l'autre le sait déjà ! (l'impro de "Gothique", par exemple). Avec cette bande, nous avons décroché plus d'une cinquantaine de dates, et reçu un accueil chaleureux du public, mais nos démarches auprès des maison de disques sont restées encore une fois vaines. Artistiquement ce n'était pas un nouveau départ, mais plutôt une solution pragmatique dans un contexte peu favorable. Il n'a d'ailleurs pas beaucoup changé, le contexte... Empiré, même, peut-être !
A propos de Christian, vos aventures communes se poursuivent... Peux-tu faire le point sur tes projets musicaux actuels, et en particulier ceux qui donneront bientôt lieu à CD ?
Christian et moi avons eu un "break" de neuf ans, puis en 2005, je lui ai demandé de faire partie de mon nouveau trio, complété par la tromboniste Christiane Bopp. Nous avons enregistré chez Christian une série de nouveaux morceaux, faisant l'objet d'un CD, "Temporäre", qui sort chez Muséa en février 2011. Je sors aussi en février prochain un disque d'enregistrements réalisés entre 1994 et 2002 avec Kent Carter et Jeff Boudreaux, "Plaything", qui étonnera certainement ceux qui ne me connaissent qu'à travers Noëtra. Risky, comme disent les Anglais ! Pas grave. J'ai 58 ans et l'anonymat ne m'a jamais empêché de faire ce que je voulais !
ProGGnosis
16 08 2010
Continuing on their quest, as part of the labels scope, on rediscovering some lost gems from the very rich past of the progressive rock music, Musea Records has just put out another live album from a band that, despite its richness and obvious talent, had to wait for about 30 years until proper recognition by a record label. Now the only thing that is missing is recognition also from the prog rock public. And let me tell you that this is one of those bands that deserve to be exposed and reach a wider audience, as it has all the necessary ingredients to appeal to those who like some chamber, jazzy and challenging musicality in their prog diet.
Live 83, as it is obvious, captured Noëtra playing live. This must have been their sort of swansong, as they disbanded shortly after. As legacy they left two studio albums in their catalogue, none of them being relatively known (well, I do not know them as well…). But this live hour of pure instrumental magic does bring all those ghostly thoughts on how many great bands from the 70’s and 80’s are still lost in the meadows of oblivion, as this live performance shows us a band with quality playing and, especially, great compositional ideas. They sort of mix the progressive attitude of Julverne, the RIO/Chamber elitism of Univers Zero and the calmer parts of Etron Fou Leloublanc and the fusion mastery of Mahavishnu Orchestra. In a way it may even recall you of contemporary bands such as Gatto Marte and even some Japanese fusion bands such as KBB. Yet we are talking about a band that short lived in the late 70’s to early 80’s, so the comparisons must be taken in the opposite direction.
The compositions are not only rich in details and instrumental interplay, with some experimentation and improvisation, but they also show a band on top of their ability. The tone is many times more on the contemplative side, with calm parts that interlude the more adventurous one. And the soloing is always greatly achieved, especially by the Violin, Flute, Clarinet and Oboe, all adding virtuosity and personality to the bands sound. Yet the rhythmic section is also top quality, with the drums setting a jazz feel and the bass a totally progressive approach.
For fans of all the mentioned bands in this review, this will be a true discovery and a keepers album, as the sound quality is tremendously good for a 80’s live album, and the mix of chamber, RIO, Fusion and Progressive Rock is also totally appraisable.
proggnosis.com
Zicazine
Fred Delforge
12 08 2010
C’est une fois encore un trésor progressif qui appartient au passé que Musea s’est efforcé d’aller retrouver pour le faire découvrir aux amateurs du genre et si l’histoire de Noëtra s’était jadis concrétisée par un enregistrement en studio, il manquait pour finir de boucler la boucle un témoignage en live de ce que le groupe piloté par le guitariste Jean Lapouge était capable de proposer à son public. Complété par Christian Paboeuf aux flûtes et hautbois, par Pierre Aubert au violon, par Denis Lefranc à la basse et par Daniel Renault à la batterie, le quintet mélangeait au début des eighties des influences venues du classique comme Stravinsky ou Debussy avec d’autres radicalement plus progressives voire même avec des racines empruntées au jazz. Enregistré dans des conditions live à Cubjac en 1983, ces cinq titres destinés à Radio France ont été retrouvés dans les archives de la radio avant d’être enfin dépoussiérées au début de l’année 2010 …
C’est une musique troublante, presque angoissante, que nous propose Noëtra, et si les morceaux captés lors de cet enregistrement ressemblent à s’y méprendre à l’épitaphe de l’histoire du groupe, on ressent en eux tout le génie créatif et le talent d’interprète de cinq musiciens qui essayaient sans doute pour la dernière fois d’aller jusqu’au bout d’eux-mêmes avec pour but avoué celui de convaincre un label, une distribution, du bien fondé de leur œuvre. De guerre lasse, Noëtra n’a pas survécu à cette dernière heure de musique qui fait, comme le rappelle si bien le livret, office de chant du cygne, mais c’est avec une certaine émotion et beaucoup de surprise que l’on découvre pour beaucoup avec vingt sept années de retard ce qui aurait du faire à l’époque l’effet d’une petite révolution de palais avec ses accents à la fois vintage et novateurs. La rotation dans la platine de «Long métrage », « Forfanterie » ou « Casablanca » laisse s’échapper des accents qui rappellent autant Julverne que Magma et même dans une moindre mesure et sur un ton beaucoup plus tempéré The Mahavishnu Orchestra et si l’existence même de « Live 1983 » ne sera pour beaucoup qu’une anecdote, un simple témoignage d’une époque aujourd’hui révolue, il reste que le travail de fourmi de Musea a une nouvelle fois contribué à faire perdurer dans le temps les traces d’un groupe qui aurait sans doute pu aller beaucoup plus loin …
zicazine
Dutch Progressive Rock Page
John O’Boyle
31 08 2010
This is album comes to the market after the archives at Radio France’s having been trawled and Musea Records releasing it. The show was recorded in Cubjac, in the Dordogne region, and thanks to all parties involved, this recording has been released. Noëtra were a French band who mixed rock, jazz and chamber music never stepping totally into one genre and being influenced by the Canterbury scene. As a band they have recorded two well acclaimed studio albums, Neuf Songes 1979 and Definitivement Blues in 1981, with Lapouge recording a solo album too. When I say rock and jazz, think Hatfield And The North, Soft Machine, Weather Report, and when I say chamber music think Univers Zero without approaching their darker side.
With prog you kind of know when you are in for something special, and on this recording, the listener is presented with it straight from the word go, a twenty two minute plus instrumental, actually all the track presented on this release are instrumentals.
Long Metrage is a beautiful piece involving copious amounts of fantastic musical harmony, beautiful musical passages, complex structures which are felt as opposed to played. Lapouge is more than confident with his very fluid guitar style, where the rest of the band just slot in, filling any gaps, bolstering the construction of the whole piece. Renault’s drum work is dynamic in its approach, time perfect and supported well by Lefranc, who in unison with Renault allow perfect time and rhythm. Paboeuf’s contribution adds real character, wind instruments layered throughout the piece. Aubert for me is the dark horse in the pack, as his playing is very stated yet important, offering another dimension to the track. The beauty of the piece is that everyone contributes, succinctly, taking their turns, all bringing something to the table. This is music that is second to none.
Jour De Fete sees Aubert taking a more predominant position with this track, Lapouge having a guitar style that reminded somewhat of John McLaughlin in approach. Smoothly Paboeuf introduces his beautifully handled wind sections, giving that talked about chamber music feel. It’s just amazing how this just sits together, dancing melodically, with perfect pitch and tone. The violin work here really means business here, with its vibrant and twisting language, building crescendos, being important and pivotal to the whole piece.
Forfanterie has some nice jazzy pastoral passages; Lefranc’s bass work is spectacular really driving the piece along, again allowing the whole cast to really stamp their mark all over this piece. The beauty of the inclusion of the violin and wind instrumentation is that it gives the music an embellished classical edge, which is true throughout the whole of the album. Renault provides a very intelligent and somewhat impressive drum solo, including some really nice symbol work, driving Forfanterie to a close.
Le Voyageur Egare Se Noie Incognito is a atmospheric piece, with the alto saxophone really taking control of the piece. Lapouge plays some really deft guitar, allowing Renault time for some unusual and fascinating drum work. This is the shortest track on the album, yet Noëtra seem to be able to cope as well with short compositions as well as twenty minute plus epics, which is applaudable.
Casablanca tonally is absolutely fantastic, reminding me slightly of The Pat Metheny Group with its approach, with Lapouge guitar again reminding me of John McLaughlin. This is another track that really sums up what Noëtra are all about, classy musicianship, style and great composition. Each track, as with this, has a life off its own, building majestically, impressive soundscapes. Casablanca takes a more abrupt approach in places, displaying that they can cover different emotional approaches.
This is a beautifully constructed and recorded album with the live production mix being out of this world, with Musea supplying a nice detailed booklet with the package. Noëtra has challenged their listener with these five compositional pieces all written by Lapouge, offering an intelligent view of their musical approach, without being self indulgent and comes highly recommended.
All I need to do now is plug the gap in my collection, with their studio output and also Lapouge’s solo album. I would suggest that this is something that you will do to, when you have played this album.
Conclusion: 8 out of 10
Cet album arrive sur le marché après que les archives de Radio France ont été fouillées et que Musea Records l'a publié. Le spectacle a été enregistré à Cubjac, en Dordogne, et grâce à toutes les parties concernées, cet enregistrement a pu être publié. Noëtra était un groupe français qui mélangeait le rock, le jazz et la musique de chambre sans jamais se cantonner à un seul genre et en étant influencé par la scène de Canterbury. En tant que groupe, ils ont enregistré deux albums studio très appréciés, Neuf Songes 1979 et Definitivement Blues en 1981, et Lapouge a également enregistré un album solo. Quand je parle de rock et de jazz, pensez à Hatfield And The North, Soft Machine, Weather Report, et quand je parle de musique de chambre, pensez à Univers Zero sans vous approcher de leur côté sombre.
Avec le prog, vous savez quand vous vous apprêtez à vivre quelque chose de spécial, et sur cet enregistrement, l'auditeur le découvre dès le début, avec un instrumental de plus de vingt-deux minutes, en fait tous les morceaux présentés sur cet album sont des instrumentaux.
Long Metrage est une pièce magnifique qui comprend une grande quantité d'harmonies musicales fantastiques, de beaux passages musicaux, des structures complexes qui sont ressenties plutôt que jouées. Lapouge est plus que confiant avec son style de guitare très fluide, où le reste du groupe s'insère, remplissant les vides, soutenant la construction de l'ensemble du morceau. Le travail de Renault à la batterie est dynamique dans son approche, parfait au niveau du temps et bien soutenu par Lefranc, qui, à l'unisson avec Renault, assure un temps et un rythme parfaits. La contribution de Paboeuf ajoute un véritable caractère, les instruments à vent se superposant tout au long de la pièce. Aubert est pour moi le cheval noir de la meute, car son jeu est très déclaré mais important, offrant une autre dimension au morceau. La beauté du morceau est que chacun contribue, succinctement, à tour de rôle, apportant tous quelque chose à la table. C'est une musique qui n'a rien à envier aux autres.
Jour de fête voit Aubert prendre une position plus prédominante sur ce morceau, Lapouge ayant un style de guitare qui rappelle quelque peu John McLaughlin dans son approche. Paboeuf introduit en douceur ses sections de vents magnifiquement manipulées, donnant cette impression de musique de chambre dont on parle tant. C'est tout simplement incroyable de voir comment tout cela se tient, dansant mélodiquement, avec une hauteur et une tonalité parfaites. Le travail du violon est vraiment important, avec son langage vibrant et tortueux, ses crescendos, qui sont importants et déterminants pour l'ensemble de la pièce.
Forfanterie comporte de jolis passages pastoraux jazzy ; le travail de la basse de Lefranc est spectaculaire et fait avancer le morceau, ce qui permet à l'ensemble de la distribution d'imprimer sa marque sur ce morceau. La beauté de l'inclusion du violon et de l'instrumentation à vent est qu'elle donne à la musique une touche classique embellie, ce qui est vrai pour l'ensemble de l'album. Renault offre un solo de batterie très intelligent et quelque peu impressionnant, y compris un très beau travail sur les symboles, menant Forfanterie à sa conclusion.
Le Voyageur Egare Se Noie Incognito est un morceau atmosphérique, où le saxophone alto prend vraiment le contrôle du morceau. Lapouge joue de la guitare avec beaucoup de doigté, ce qui permet à Renault d'effectuer un travail de batterie inhabituel et fascinant. C'est le morceau le plus court de l'album, mais Noëtra semble être capable de composer aussi bien des morceaux courts que des épopées de plus de vingt minutes, ce qui est tout à fait louable.
Casablanca est absolument fantastique, me rappelant légèrement le Pat Metheny Group par son approche, la guitare de Lapouge me rappelant à nouveau John McLaughlin. C'est un autre morceau qui résume vraiment ce qu'est Noëtra, des musiciens de grande classe, du style et une grande composition. Chaque morceau, comme celui-ci, a une vie propre, se construisant majestueusement, des paysages sonores impressionnants. Casablanca adopte une approche plus abrupte par endroits, montrant qu'ils peuvent couvrir différentes approches émotionnelles.
C'est un album magnifiquement construit et enregistré, avec un mixage de production live hors du commun, et Musea fournit un joli livret détaillé avec l'emballage. Noëtra a mis l'auditeur au défi avec ces cinq morceaux de composition, tous écrits par Lapouge, offrant une vision intelligente de leur approche musicale, sans être complaisante, et est fortement recommandé.
Il ne me reste plus qu'à combler les lacunes de ma collection avec leur production en studio et l'album solo de Lapouge. Je vous suggère de le faire une fois que vous aurez écouté cet album.
Conclusion : 8 sur 10
dprp.net/reviews/noetra
Arlequins
Peppe Di Spirito
02 10 10
Tra i tesori nascosti del panorama progressive francese, i cultori hanno sempre tenuto in debita considerazione i Noëtra del chitarrista Jean Lapouge, che con i due album “Neuf songes” del 1992 e “Definitivement bleus” del 2000 (ma entrambi contenenti registrazioni a cavallo tra il 1978 e il 1982) avevano incantato con una proposta che faceva convergere echi canterburiani, jazz-rock, musica classica ed un pizzico di King Crimson. Ed ecco che, a dieci anni dall’ultima uscita discografica, la Musea ci regala una graditissima sorpresa, scovando e proponendoci questo documento dal vivo risalente al 1983. Si tratta di una registrazione ritrovata tra gli archivi di una radio regionale francese, che trasmise l’ultimo atto di una band che avrebbe meritato miglior sorte. La storia dei Noëtra, infatti, è quella comune ai molti validi artisti che, nonostante delle idee ottime ed una proposta che trasuda personalità, non riescono ad emergere, ad andare al di là di una nicchia sparuta, vivendo gli entusiasmi degli esordi, l’estro compositivo, i sogni, i traguardi sfiorati (Lapouge e compagni per poco non si accasarono presso la gloriosa ECM) e le difficoltà di conciliare la loro passione con la vita di tutti i giorni. Nell’aprile del 1983 i Noëtra entrarono negli studi di Radio France a Cubjac, in Dordogna, con una line-up che vedeva, oltre il loro leader, anche Christian Pabœuf all’oboe e al flauto, Pierre Aubert al violino, Denis Lefranc al basso e Daniel Renault alla batteria e si lanciarono in una performance da favola che oggi diventa un cd da avere assolutamente. L’esibizione, infatti, è a dir poco stupenda e cattura bene le enormi qualità e l’essenza della band: è possibile ascoltare tracce di chamber rock che presentano affinità con i classici Univers Zero e Art Zoyd (ma tenendosi ben a distanza dalla loro tetraggine), nonché quelle reminiscenze della scuola di Canterbury già evidenziate negli album in studio, ma vengono anche fuori delle sonorità che, col senno di poi, possono far vedere i Noëtra come precursori di gruppi quali Karda Estra, Uzva e XII Alfonso, con il loro romanticismo dal sapore orchestrale, ricco di contaminazioni e così raffinato. Superlativa la composizione di apertura dal titolo emblematico “Long métrage”, oltre ventidue minuti in cui i musicisti creano meravigliose trame, coniugando contemporaneamente il verbo del rock, del jazz e della musica classica, grazie ai colori diversi di una strumentazione particolare che permetteva di combinare timbri elettrici ed acustici in maniera sublime. Erano gli ultimi passi dei Noëtra; davvero un peccato che le testimonianze lasciate dal gruppo siano così poche, ma che piacere ascoltarle!
Arlequins
Wayside Music
05 10 10
Whoooooo Hoooooooo! I can't even begin to express how excited I am to see this release pop up. This is the third and I assume the final archival release by this just terrific chamber/progressive band with serious ECM overtones (they were courted by ECM in the late 70s, but, ultimately, ECM decided not to work with the group, even though they would have been a perfect fit). The group existed from about 1978-1983, in various sizes; this April, 1983 radio broadcast by the final lineup of the group, represents their very last recordings. Presented in fine sound and with great playing by leader Jean Lapouge-guitar, Christian Paboeuf-oboe and flutes, Pierre Aubert-violin, Denis Lefranc-bass, Daniel Renault-drums, this will appeal to anyone who loves groups like Julverne, Miriodor, the gentlest aspects of Univers Zero and ECM (circa late 70s/early 80s prime) were releasing. Highly recommended!
waysidemusic.com/Noetra-Live-83
Norway Rock Magazine
(Bjørn David Dolmen)
06 10 2010
Franske Noetra spiller jazzrock med referanser til blant annet Mahavishnu Orchestra og Allan Holdsworth. På ”Live 83” låner de også mye fra impresjonister og tidligmodernister, som Debussy og Stravinsky, noe som gir musikken en fin synergi. Improvisasjon og komposisjon settes side om side på smakfullt vis. Bandets problem er imidlertid at uttrykket klinger irriterende glatt, og at komposisjonene blir en smule tannløse. Bra håndverk, men intet samtaleemne.
Progressia
Jérôme Walczak
13 09 2010
Le label Musea, dans un élan pédagogique qui l'honore, vient d'exhumer des archives de Radio France un petit trésor que seuls les amateurs les plus fervents de jazz progressif instrumental devraient aisément identifier. Cette formation jazz protéiforme diffusa quelques œuvres studio au début des années quatre-vingts (Neuf Songes, Définitivement Bleus, entre autres). Ce Live 83 fut enregistré à Cubjac, en Dordogne, et se compose de cinq longues plages sonores et instrumentales, qui s'étendent sur un peu plus d'une heure de musique. Aux commandes, le guitariste Jean Lapouge, accompagné de Pierre Aubert au violon, Christian Paboeuf au hautbois, Denis Lefranc à la basse et Daniel Renault à la batterie. Le propos reste homogène malgré quelques longs développements de basse et de flûtes qui ne sont pas sans rappeler Harmonium ou Jean-Pascal Boffo. Les ambiances oniriques, étranges, parfois teintées de sonorités orientales se succèdent avec grâce et confèrent à ce fossile une petite teinte psychédélique qui paraît aujourd'hui quelque peu surannée, bien que se dégustant sans ennui et sans difficultés. Une sortie un peu atypique qui ne doit pas passer inaperçue, de par son intérêt culturel brillamment rehaussé par un plaisir musical manifeste.
The Label Musea, in an educational fervour that is all to its credit, just exhumed from the Radio France archives a little treasure that only the most ardent admirers of instrumental progressive jazz should easily identify. This protean jazz band released a few studio works in the early eighties (Neuf Songes, Définitivement Bleus, among others). This Live 83 was recorded at Cubjac in Dordogne (Ed. an area of France) and constists in five long instrumental tracks stretching over one hour of music. At the helm, guitarist Jean Lapouge, along with Pierre Aubert on violin, Christian Paboeuf on oboe, Denis Lefranc on bass and Daniel Renault on drums. The content remains homogeneous despite a few long bass and flute progressions which quite remind Harmonium or Jean-Pascal Boffo. The dreamlike and strange atmospheres tainted with oriental tones gracefully follow each other and give this fossil album a psycheldelic touch that now feels a bit outdated, yet one can enjoy it without boredom or difficulty. It is quite an atypical release that should not go unnoticed, by virtue of its cultural relevance, brillantly emphasized by an obvious musical pleasure.
Background Magazine
Cor Smeets (edited by Peter Willemsen)
13 01 2011
Jean Lapouge, leading composer and guitarist of the French instrumental band Noëtra, mixed all sorts of music on Live 83. However, don't take the word 'live' that literally, because the album has been recorded live in a studio and not during a live performance before an audience.
Lapouge has been inspired by jazz, chamber music and rock. In addition, he's influenced by classical composers like Igor Stravinsky and Claude Debussy. In the biography I read that Noëtra once had a record deal with the
ECM jazz label, but ECM didn't fullfil this contract and thus they never released any album at all. However, the French progressive label Musea gathered material that was recorded between 1979 and 1981 and released two albums of Noëtra: Neuf Songes and Définiment Bleus…plus Hauts Plateaux, a solo album by Jean Lapouge. On Live 83 Lapouge plays together with Christian Paboeuf (oboe, flutes), Pierre Aubert (violin), Denis Lefranc (bass) and Daniel Renault (drums).
Long Métrage, the first song of the album, can be divided into four parts. The first part begins with an oriental theme. The violin, guitar and drums gave me the feeling that I listened to a jazz-combo somewhere in North Africa. The funky sounding clarinet is played cheerfully. The second part is dominated by the electric guitar, beautifully played by Jean Lapouge. The third part halfway is more hectic and restless while the last part is very atmospheric. I got images of Maya's playing in the dark forests of South America. Jour De Fete is a typical French gypsy song. You can easily forget your strenuous life if you listen attentively to this song. It contains many mellow and melancholic moments and the main instruments guitar, bass, violin and drums get their own solo spots. Forfanterie - in English braggadocio or swank - has the same high musical level. Just as in the other songs there are some sharp and rough parts with a number of instruments playing together, but sometimes there's only one instrument in the centre playing a solo. This time it's a drums and percussion solo by Daniel Renault.
LeVoyageur Egaré Se Noie Incognito is a short song having the clarinet as the leading instrument. Casablanca again sounds oriental; Lapouge touches his guitar with great feeling while in the background the oboe is swinging around the guitar and drums.
This album contains outstanding jazz rock music played by excellent musicians. So, if you like to listen to music of Weather Report, Hatfield And The North and Soft Machine and you're into something experimental and new, you should give Live 83 a chance. It won't disappoint you.
backgroundmagazine.nl/NoetraLive83
Tarkus n° 54
Richard A Toftesund
09 2010
Noetra var en kammerfusionkvintett aktiv mellom 1977-83 og ledet av den selvleerte gitaristen og komponisten Jean Lapouge. Helt ukjent den gang (selv om man i sin tid faktisk lå i forhandlinger med ECM mens de utfattige gruppemedlemmene tok strøjobber i danseband, som gatebuskere og med hesjing på de lokale gardsbrukene), ensemblet bemerket seg først da Musea utga en samling Revox-innspillinger(Neuf Songes) nesten et tiar etter bandets oppløsning.
Den gang ble Noetra plassert på linje med de RIO-orienterte artistene, hvilket er en grov feil med tanke på at gruppen var fundert i en grunnleggende annen estetikk. Der Art Zoyd, Univers Zero og Dèbile Menthol frembrakte manisk og til dels mørk musikk via demonstrativ dissonans, ikke minst oppildnet av radikale holdninger til kunsten som mentalt og sosialt verktøy, var det lite eller ingenting «nysøkende» ved Noetra - det handlet heller om å utforske et helt avkla rt værelse av musikalske verdier. Sånn sett lå disse atskillig nærmere Pekka Pohjolas orkestrale jazzrock, tidlig Maneige eller de nederlandske akustikerne i Flairck, noe som kanskje også kan bidra til å forklare hvorfor avantgardistene aldri har omfavnet Noetra. Videre arbeidet ensemblet med andre kilder; her høres langt flere spor av Mahler, Ravel, Dave Brubeck og Oregon enn av Stravinsky, Webern, Sun Ra og Magma.
Ikke desto mindre byr Live 83 på rimelig avanserte skriverier. Lydbildet er konstant, med profilering av fiolin og obo som både melodiførende ledd og improvisasjonsredskaper, og uten antydning til variasjoner eller effekter på de elektriske innslagene. At Noetra avsto fra tangenter betyr at heIe det harmoniske rammeverket gis ved samhandlingen mellom bunn (gitar/bass) og overlag, noe som skaper en frigjørende mengde luft i paletten og tillater perkusjonen en mye løsere følesnarere enn følgerolle. Utkommet er at selv de mest notekomprimerte partiene (som mot midten av «Forfanterie») fremstår som dekorer rundt musikkens noenlundelineære melodiske kjerne. At gruppen andre steder står i fare for å miste fokus (sluttpassasjene av «Jour de Fête» og enkelte strøk i det 22 minutter lange åpningssporet «Long Métrage») blir mer et tegn pa menneskelighet enn sviktende konsentrasjon. Disse fem komposisjonene ble båndfestet i et radiostudio, men altså fremført direkte. Live 83 er et bra startsted for for dem som måtte ønske å oppdage et musikalsk tenkesett som ikke bare for lengst er glemt, men som i realiteten aldri var nevneverdig påskjønnet i utgangspunktet.
Xroads
Frédéric Delâge
15 04 2011
Et si, avec un décalage de vingt cinq ans, la musique de Noëtra rencontrait enfin, au moins en partie, la reconnaissance et le public qu’elle mérite ? C’est du moins à espérer grâce à la réédition récente par Muséa des deux excellents albums studio de cet inclassable groupe périgourdin, et peut-être encore davantage, grâce à la parution de ce concert sans public jusqu’ici inédit, enregistré en 1983 pour la station locale de Radio France.
Noëtra, c’est d’abord le projet du talentueux guitariste/compositeur Jean Lapouge, associé au multi-instrumentiste (hautbois, flûte à bec) Christian Paboeuf et, sur ce concert, à un second soliste, le violoniste Pierre Aubert, sans oublier le bassiste Denis Lefranc et le batteur Daniel Renault. Approché dans les années 80 par le prestigieux label jazz Ecm, Noëtra souffrit sans doute des contingences d’une décennie beaucoup plus matérialiste et « segmentante » que la précédente : ni vraiment rock, ni tout à fait jazz, la musique de Lapouge & Co échappait trop aux étiquettes rassurantes pour séduire tout à fait une tribu particulière. Raison de plus pour découvrir aujourd’hui cet univers à la fois riche, subtil, délicat, surprenant et prenant, et sans doute jamais autant magnifié que sur ce live au son excellent, où la dextérité des musiciens, des arpèges hypnotiques de Lapouge aux solis de hautbois et violon, reste en permanence au service d’une émotion majuscule, tour à tour atmosphérique, évanescente, sombre, intelligemment minimaliste ou formidablement dense… Les amateurs de l’école de Canterbury (tendance Hatfield and the North / National Health) devraient y trouver leur compte, ceux du rock de chambre façon Univers Zéro voire Art Zoyd pourraient carrément adorer cette petite merveille de live.
Entre jazz et musiques progressives, Noëtra était certes inclassable mais sa musique avait assurément l’élégance et la classe…
rockprogetc.com/noetra-live-83
ProgressoR
Vitaly Menshikov
01 06 2011
Prolusion. NOETRA is a French ensemble, which recorded three albums during the time of its existence, from 1977 to ’84. These are “Neuf Songes”, “Definitivement Bleus” and “Live ‘83”, all of which saw the light of day as official releases many years after they were recorded, the hero of this occasion only some 15 months ago. Captured live in the studios of Radio France in 1983, this would be Noetra’s swan song, last recording ever. The band appears to be a quintet here, whilst previously it was quite a large ensemble.
Analysis. Regardless of what the album’s title might suggest, none of its five tracks were available previously (therefore all of them must be taken as new compositions), and it’s quite another matter that it sounds somewhat specific due to being recorded live, without overdubs. In short, the music on this album is different from that on any of its predecessors (each of which is made up of 12 tracks, BTW) by being less sonically saturated, less structurally dense and somewhat less compelling in general. Additionally, there are less complex metric devices or intricate rhythmic patterns alike. The pieces are longer-to-much-longer, and yet the formal designs are less involved, and correspondingly more emphasis is put on conventional art-rock formats. As hinted above, the overall sound is most of the time fairly transparent, which does make the material somewhat more accessible. Don’t get me wrong, though. Overall, all of the tracks here are good; they just don’t have the same depth, or profoundness, of the band’s previous efforts. The first two items of the disc, the epic Long Metrage and Jour de Fete, are somewhat unusual in their overall appearance, let alone length. While certainly interesting in their own way, both are not quite what I normally expect from such sizeable compositions as they are (together they last almost 40 minutes). The music would probably be Chamber Rock, somewhat like classic Art Zoyd’s, although it is less academic than that, rather rarely flirting with specific genre features such as counterpoint melody and assonance. At times, if not fairly often, the band also enters the domain of Jazz-Fusion or even goes well beyond the limits of rock into what might be defined as progressive electro-acoustic music. To complement the picture, I must add that, besides Art Zoyd, I was reminded of Allan Holdsworth, Focus and Yes when listening to the tracks. Jean Lapouge’s guitar parts are art-rock-like solos in one section and then jazzy in another. Since he has always been playing first fiddle in the band, the other musicians willingly veer off into improvisational mode when he does. As these tracks feature some build-up and intensity (which for the most part come across as reserved tension, though), they will certainly get more acclaim than the following two, Forfanterie and Le Voyageur Egare se Noie Incognito, where the instrumental virtuosity is less pronounced, and the harmonic constructions are less complex, almost on every level. Save the fact that the finale of the former piece represents a drum solo, both of them are woven of soft fabrics, now evoking quasi-chamber (reminiscent of Wapassou’s) music, now, say, merely electro-acoustic music or even some minimalist stuff on some occasions. However, the last track, Casablanca, turned out to be the best one, showing how well and tight all of the players work throughout, shaping almost a totally monolithic chamber rock/RIO sculpture, and quite a monumental one.
Conclusion. That being said, the costs of this live production are obvious in places. With the exception of its closing track, the group at times appears even as a trio of guitar, clarinet (or flute) and bass, and there are really some movements that seem to cry to the violin to join in. I’d be happy to declare that Noetra’s last stand is its most pronounced feat, but I can’t. Nevertheless, this is by all means not ‘your’ typical for-completists-only album, which, I believe is clear from the review. Final verdict: recommended with reservations.
Progressor
Olav Bjornsen
July 7, 2012
Analysis. The third archival release by the French ensemble Noetra, "Live '83", documents what main man Jean Lapouge describes as their swan song. Recorded for regional French radio in 1983, this concert marked one of the last (if not the last) performances of the band before they called it a day as a full band. The personnel was rather more limited on this occasion, with a mere five performers credited, and as such the overall scope of the band is somewhat different on this occasion, with limited perhaps a good word. The compositions themselves remain strong of course. My excursions through the history of this band have remained interesting throughout, and this album isn't an exception. The moments of purebred magic perhaps not as many as on the previous albums, but the quality of the recordings themselves and a strong overall performance still manage to make this disc the best total experience I think. The long compositions dominate this time around, and all of them alternate between tranquil, gentle escapades focusing on the classical chamber music-inspired parts of their repertoire and more forceful display. Lapouge's guitar alongside reeds and/or violin, sometimes with a careful backing by the bass guitar, is the bread and butter of the mellow movements. Careful and longing constructions first and foremost, and generally sticking to moods frail and careful in expression. In between we're treated to parts of a more energetic nature, frequently with a distinct jazz-oriented expression due to the drums and bass interaction, and these spirited escapades are by and large the most tantalizing moments for me on this album. The pace and momentum elevating these movements, with a passion and vibrancy the gentler passages never quite manage to incorporate. And on a few occasions, especially on opening composition Long-Metrage, we're treated to passages that come across as an equal and superb blend of jazz, rock and classical chamber music. On later occasions Noetra ends up in territories closer to what I'd describe as chamber jazz, and they as well tend to be fairly mesmerizing. But Noetra at their very best, at least to this set of ears, are the concluding pair of compositions. Le Voyageur Egare Se Noie Incognito demonstrates just how mesmerizing this band was also when exploring gentler territories, while Casablanca to my ears is Noetra performing chamber rock in a manner which doesn't leave much to be desired. A perfect conclusion to this disc, and a magical final stretch of the three album long journey I had with this band in 2013.
Conclusion. Noetra's self described swan song, while somewhat more limited in instrumentation and due to that overall scope when compared to the previous two releases, is still the most interesting of the three archival albums containing material by this band. Generally better recording quality elevates the total experience a notch, and the performance by all instrumentalists is quite excellent. To my mind, this album comes across as the best one to explore if you want to get familiar with Noetra, and while that may be given recommendations go out to fans of chamber rock and jazz rock, with the former crowd arguably the ones who'll find this production to be most to their interest.
progressor.net/noetra_1983
Cosmos Music
2010
Noetra, groupe mené par le guitariste Jean Lapouge, fait partie de ces formations françaises écloses à la fin de la décennie 70, crépuscule du prog classique qui ne lui permit pas de produire de disques. Musea a corrigé ce rendez-vous manqué avec la publication de Neuf Songes et des inédits de Définitivement Bleus..., que vient désormais compléter cet enregistrement live. Daté de 1983, il s’agit d’une prestation réalisée à Cubjac, en Dordogne, et capturée dans de bonnes conditions. L’occasion de découvrir ou d’approfondir la connaissance d’une musique à la croisée de l’orchestre de chambre, du jazz, du rock, avec des compositions (comprises ici entre trois et vingt-deux minutes) soyeuses, mais qui laissent parfois éclore une noirceur attirante.
cosmosmusic.fr
Patrik Stigsson
Universum Noll Musikplaneten
2012
Handen på hjärtat, när lyssnade du på riktigt bra fransk kammarjazz senast? Om det var ett tag sen sist så kan du nu ta skadan igen genom att ge Noetra en chans.
Noetra var en fransk grupp som under sin livstid sent sjuttio- tidigt åttiotal gjorde en rad udda och utsökta hemmastudioinspelningar, som aldrig släpptes på skiva. Gruppen förhandlade med ECM om en LP men den såg aldrig dagens ljus. Det blev i stället Musea som långt senare samlade ihop gruppens musik och gav ut den på cd.
Musikrubriken är således kammar-jazz. Den kan också kallas fusion eller jazzrock. Här finns även tydliga inslag av Canterbury-sound. Band som Caravan, Soft Machine och Hatfield and the North springs to mind. Den kanske allra bästa jämförelsen är dock amerikanska fusion-gruppen Oregon. Men Noetras approach är lättare och luftigare. Själva uppgav man Stravinskij och Debussy som inspirationskällor.
Bandet bestod av gitarristen och kompositören Jean Lapouge, Christian Paboeuf (oboe och saxofoner), Daniel Renault på slagverk och trummor och Dennis Lefranc på bas. På inspelningarna figurerar även gästmusiker på klarinett, trombon, fiol, cello, saxofoner och flöjt.
Tillsammans skapade man ett intelligent, förfinat och uttrycksfullt sound i gränslandet mellan jazz, rock och klassisk musik. Stundtals melankoliskt, stundtals nervigt och energiskt.
Trots att den kan kallas intrikat och ibland svävar ut i tämligen avancerade partier blir musiken aldrig flummig eller överdrivet experimentell. Det finns en skärpa och koncentration som aldrig går förlorad. Därmed inte sagt att den inte kräver ett flertal lyssningar för att komma till sin rätt.
Live 83 är en inspelning gjord av franska radion. Inledande 22 minuter långa Long Metrage visar upp gruppen på höjden av dess förmåga. Det är en svängande och gnistrande musikalisk ädelsten. Utöver denna pärla finns ytterligare fyra spår, alla med en personlig och egenartad prägel. Med på denna liveinspelning finns en femte medlem, violinistenten Pierre Aubert.
Noetra la av som grupp vid mitten av åttiotalet, men Lapouge och Paboef fortsatte spela tillsammans. Atlas är en kasettbandsinspelning från 1987 som först nu släpps på cd. Musiken påminner en hel del om en tidig Pat Metheny. Paboefs blåsinsatser på oboe, sopransaxofon är den kanske allra största behållningen här. Och man måste gilla träblåsinstrument om man skall ha behållning av musiken.
La main sur le cœur, quand avez-vous écouté pour la dernière fois du très bon jazz de chambre français ? Si la dernière fois remonte à longtemps, vous pouvez maintenant réparer les dégâts en donnant une chance à Noëtra.
Noëtra était un groupe français qui a réalisé une série d'enregistrements en home studio, étranges et exquis, à la fin des années 70 et au début des années 80, qui n'ont jamais été publiés sur disque. Le groupe a négocié avec ECM pour un LP mais il n'a jamais vu le jour. Au lieu de cela, Musea a rassemblé la musique du groupe bien plus tard et l'a publiée sur CD.
Le style de la musique est donc du jazz de chambre. On peut aussi l'appeler fusion ou jazz rock. On retrouve également des éléments du son de Canterbury. Des groupes comme Caravan, Soft Machine et Hatfield and the North me viennent à l'esprit. La meilleure comparaison, cependant, est sans doute le groupe de fusion américain Oregon. Mais l'approche de Noëtra est plus légère et plus aérée. Ils ont eux-mêmes cité Stravinsky et Debussy comme sources d'inspiration.
Le groupe est composé du guitariste et compositeur Jean Lapouge, de Christian Paboeuf (hautbois et saxophones), de Daniel Renault aux percussions et à la batterie et de Dennis Lefranc à la basse. Les enregistrements comptent également des musiciens invités à la clarinette, au trombone, au violon, au violoncelle, aux saxophones et à la flûte.
Ensemble, ils ont créé un son intelligent, raffiné et expressif à la croisée du jazz, du rock et de la musique classique. Tantôt mélancolique, tantôt nerveux et énergique.
Bien qu'on puisse la qualifier de complexe et qu'elle s'envole parfois vers des parties plutôt élaborées, la musique n'est jamais molle ou trop expérimentale. Il y a une netteté et une concentration qui ne se perdent jamais. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas l'écouter plusieurs fois avant qu'il ne s'impose.
Live 83 est un enregistrement réalisé par la radio française. Les 22 premières minutes de Long Métrage montrent le groupe au sommet de son art. Il s'agit d'un joyau musical swinguant et pétillant. En plus de ce joyau, il y a quatre autres titres, chacun avec une touche personnelle et singulière. Cet enregistrement live comprend un cinquième membre, le violoniste Pierre Aubert.
Noëtra s'est dissous en tant que groupe au milieu des années 80, mais Lapouge et Paboeuf ont continué à jouer ensemble. Atlas est un enregistrement sur cassette datant de 1987 qui n'est publié que maintenant sur CD. La musique rappelle beaucoup les débuts de Pat Metheny. Les contributions des vents de Paboeuf (hautbois, saxophone soprano) sont peut-être le plus grand atout de ce disque. Et il faut aimer les instruments à vent pour apprécier la musique.
http://www.universumnoll.com/2012/02/noetra-suveran-fransk-kammarjazz.html
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2010 年発表のアルバム「Live 83」。 タイトルとおり、83 年フランスのさる地方ラジオ局におけるスタジオ・ライヴ録音音源である。録音状態は恐ろしいまでに完璧。 木管楽器の響きが印象的な、ジャズでもクラシックでもない不思議のチェンバー・アンサンブルを、じっくりたっぷり味わうことができる。 ポリフォニー、反復、ポリリズム、ジャジーな奔放さ、すべてを備えて、あくまでメロディアス。 そして、スリム・ダウンした編成が奏功し、バンドらしい(たとえるならば四人編成 SOFT MACHINE のような)引き締まった音になっている。 ギターのプレイは思いのほか大胆であり、エレクトリック・ベースはフュージョン風の小粋さも放ち、管弦はセピア色の郷愁をサロンの洒脱さとともに吹き上げる。 明快に分離された音はクリアーな印象を与え、アンサンブルの構成美を隅々まで見通すことができる。 インテリジェンスとエレガンス、ダンサブルなグルーヴの均衡であり、独特の緊張感は、突如異世界に放り込まれたときに湧きあがる興奮と慄きに近いのではないだろうか。 全曲インストゥルメンタル。
「Long Metrage」(22:20)プログレ的としかいいようのない、なめらかでスリリング、密度の高い好作品。 強いていえばカナダの MANEIGE に通じるか。
「Jour De Fete」(12:48)木管は優雅ながらもリズムやギターらはフュージョン風のグルーヴあり。ヴァイオリンもフィーチュア。
「Forfanterie」(8:33)「Definitivement Bleus」にも収録。バロン・ノアール系フレンチ・フォークを思わせる哀愁とエスプリ。 込み入った展開にカンタベリーの血も。 ドラムス・ソロあり。
「Le Voyageur Egare Se Noie Incognito」(3:17)「Neuf Songes」にも収録。
「Casablanca」(9:01)プログレといっていい不思議な宙ぶらりん感覚の作品。
L’album Live 83, est sorti en 2010. Comme son titre l'indique, il a été enregistré en direct dans le studio d'une station de radio régionale en France en 1983. L'enregistrement est dans un état de perfection effarant. Les bois sont impressionnants et l'ensemble de chambre, qui n'est ni jazz ni classique, peut être savouré dans ses moindres détails. Polyphonie, répétition, polyrythmie, abandon jazzy - tout y est, et c'est mélodieux en plus. Les compositions réduites contribuent également à créer un son serré, semblable à celui du quartette SOFT MACHINE. Le jeu de guitare est d'une audace inattendue, la basse électrique a une touche de fusion, et les vents et les cordes font exploser une nostalgie sépia avec une sophistication de musique de chambre. Les sons clairement séparés donnent une impression nette, et la beauté des compositions est perceptible jusque dans les moindres détails. L'équilibre entre l'intelligence, l'élégance et les grooves dansants, et la tension unique sont semblables à l'excitation et aux frissons qui vous envahissent lorsque vous êtes soudainement projeté dans un autre monde. Toutes les chansons sont instrumentales.
“Long Métrage” (22:20) Une œuvre fluide, palpitante et dense que l'on ne peut que qualifier de progressive. Si j’osais, je devrais dire que ça ressemble au groupe canadien MANEIGE.
“Jour De Fête” (12:48) : le hautbois et le violon sont gracieux, et les guitares ont un groove fusion.
“Forfanterie” (8:33) Egalement inclus dans “Définitivement Bleus…”. Une mélancolie et un esprit qui rappellent le folklore français de type Baron Noir. Un développement complexe avec un peu de sang de Canterbury. Solo de batterie.
“Le Voyageur Egare Se Noie Incognito” (3:17),déjà inclu dans l’album “Neuf Songes”.
“Casablanca” (9:01) Une sensation étrange et suspendue de prog-rock.